Le coup de coeur en série du jour : MOAH

Il me fallait une bonne raison pour reprendre ces publications. Ça tombe bien : j’en ai plusieurs. En gros, la vie est courte, autant en profiter pour faire ce qu’on aime et ce qui donne envie de se lever le matin. Autour de moi, d’autres gens font aussi ce qu’ils aiment et c’est beau. Encore plus parce que ça fait partie des raisons qui m’ont donné envie de reprendre. La faute notamment à Mr Rocher, Benjamin de son prénom. Comme je suis de près la carrière de ce jeune et talentueux réalisateur français (vous retrouverez l'interview qu'il m'avait fort gentiment accordée ici), je suis tombée en amour avec son dernier larcin en date : MOAH.

Comme l’indique le sous-titre : la série MOAH, c’est la préhistoire d’un mec. Pour le scénario, tout est dit. Dans cette série française atypique (et c’est tant mieux) co-créée par Henri Debeurme, Bertrand Soulier et Benjamin Rocher, on va suivre les aventures de Moah, jeune homme fort chevelu au regard perçant et de sa tribu. Mais le garçon, brillamment interprété par Tigran Mekhitarian,  est différent (d’ailleurs un peu raillé et chahuté pour sa différence). Il est curieux, inventif, persévérant, altruiste. Ce que ne sont pas forcément les autres membres de sa tribu. C’est un plaisir constant d’être spectateur de ses découvertes, de ses efforts pour être intégré, aimé, pour progresser, pour survivre aussi. On s'attache vite à la galerie de personnages de la série. Même s'ils ne sont pas tendres avec le héros, on ne peut s'empêcher d'être touché par ces caractères différents, bruts. Et attendez de rencontrer Gawaa (Camille Constantin), la belle étrangère têtue et débrouillarde.

J’ai pas mal entendu dire ou lu sur cette série qu’il n’y avait pas de dialogues ni de musique. Pour les dialogues, j’en parle un peu plus loin. Pour la musique, je ne suis pas tout à fait d’accord. C’est justement une série que je trouve assez musicale dans son sens du rythme. La petite ritournelle récurrente en sifflements et percussions ou onomatopées est justement et bien au contraire très musicale ! On la retient vite (preuve qu'elle est réussie). En tout cas, c’est une série sonore, tant dans son ambiance que dans les onomatopées utilisées par les comédiens et par ce sens de la rythmique qui souligne certaines séquences. 

Les +++ qui font dire vivement la saison 2 :

• Les décors, costumes, maquillages : La série a été tournée en Dordogne, dans un écrin de nature préservée, absolument sublime, sauvage. Les costumes et le maquillage sont impressionnants et participent à la facilité d’immersion dans l’intrigue.
• La quasi-absence de dialogues : c’est un comble pour moi qui aime tellement écrire de l’avouer, mais il n’est pas forcément besoin de mots pour s’exprimer : une grande force de cette série repose sur sa direction d’acteurs, et sur leur jeu. Les comédiens sont brillants, expressifs. J’ai été touchée par la justesse de leur jeu et l’importance accordée à leurs regards.
• L’illustration des pensées et/ou des souvenirs des personnages : génial procédé que celui d’illustrer les pensées ou souvenirs des personnages par des images dans un cadre noir comme une diapositive de notre enfance ! Au-delà d’aider à la compréhension rapide du contexte, c’est un petit divertissement fort sympathique, en plus d’apporter un rythme soutenu au récit.

En bref : j’ai ri, j’ai pleuré, j’ai tremblé, j’ai frissonné, j’ai eu le cœur battant, des étoiles plein les yeux. C’est touchant, pertinent, percutant, doux, brillant, tout ça à la fois ! C'est un beau mélange des genres, inclassable. Je vous recommande fort chaudement de visionner MOAH. Alors si ce n’est pas déjà fait : précipitez-vous sur cette série, dispo sur OCS (sur l’application MyCanal, y’a toute la saison, ça permet de la dévorer !)

Longue vie à MOAH !